Ensemble scolaire Charles-de-Foucauld

Avant de devenir un ensemble scolaire, l’établissement a eu une autre histoire. Sa construction remonte à 1715 sous l’impulsion de Madame Sombreuil. Elle souhaite fonder une Maison des orphelines pour accueillir, élever et instruire les orphelines nées d’une union légitime. La Maison était accessible, gratuitement, aux jeunes filles dès 6 ans jusqu’à leurs 18 ans. Cette fondation est approuvée par le duc Léopold de Lorraine. Sous la protection de Sainte Élisabeth, elle se développe et prend de l’importance jusqu’à la Révolution.

À cette date, par souci d’économie, l’administration des Hospices de la Ville de Nancy, qui gère la Maison des orphelines, décide de faire partir les sœurs. Elle envoie les orphelines à l’Hospice Stanislas qui accueille les enfants trouvés. Le bâtiment est quant à lui loué aux Hospices de la ville. Cette situation subsiste jusqu’en 1817, quand la commission des Hospices demande l’aliénation du bâtiment de la Maison des orphelines. Face à cette nouvelle, les héritiers des fondateurs de la Maison protestent. Ils réclament la réhabilitation de la Maison des orphelines en prônant l’éducation des jeunes filles. En effet, l’Hospice fait davantage office de lieu d’hébergement et de secours en accueillant l’ensemble des orphelins.

Ainsi, le gouvernement reconnait cet établissement comme nécessaire à la société et accorde la réhabilitation du bâtiment sous certaines conditions : les fondateurs s’engagent à réparer et meubler eux-mêmes l’établissement et surtout, à prendre une dimension plus éducative. Exerçant ainsi d’autres missions que les hospices, la Maison des orphelines ne sera plus rattachée à l’administration des Hospices et ne pèsera plus sur ses finances. L’ordonnance du roi de 1818 ci-contre confirme la décision du gouvernement et insiste sur le rétablissement de la Maison des orphelines aux mêmes conditions qu’à la création : seules les orphelines nées d’un légitime mariage seront acceptées. Le caractère éducatif de la Maison des orphelines assuré depuis cette ordonnance a perduré jusqu’à nos jours, pour transformer successivement l’institution en école ménagère, en établissement technique et, enfin, en ensemble scolaire.