École des Tiercelins

La création d’une école de filles rue des Fabriques s’inscrit dans un programme de constructions scolaires massif envisagé par la Ville de Nancy pour faire face à l’accroissement rapide de la population et à la fermeture des écoles congréganistes au début du XXe siècle. Ce nouvel établissement est alors destiné à accueillir les classes de l’école religieuse des Orphelines et de l’école Sainte-Anne, condamnée à la fermeture en raison de son mauvais agencement.

Afin de répondre aux enjeux pédagogiques, sanitaires et de sécurité qui caractérisent le renouveau de l’architecture scolaire, Albert Jasson se repose sur l’arrêté ministériel du 17 juin 1880 définissant le Règlement pour la construction et l'ameublement des maisons d'école. Il en reprend la conception rectangulaire des classes de 48 élèves, avec un éclairage unilatéral. L’aménagement des salles est pensé en fonction du mode d’enseignement simultané, et permet ainsi à l’institutrice de s’adresser depuis son estrade aux élèves réparties sur des tables-bancs à deux places. De grandes fenêtres favorisent la circulation de l’air et assurent un apport en lumière naturelle à chaque table. Cet agencement, associé à une hauteur sous plafond conséquente, honore les normes d’hygiène en garantissant 5 m3 d’air par élève. Comme il est coutume pour les écoles comptant plus de quatre classes, la construction inclut aussi des pièces réservées à la directrice, à savoir un cabinet au premier étage et un logement d’environ 100 m2 au deuxième. Au fond de la cour sont installés neuf sanitaires (trois de plus que selon les préconisations ministérielles…). Enfin, l’emplacement de cette école primaire est choisi pour son absence de « tout voisinage bruyant, dangereux ou malsain », et permet d’intégrer au projet de vastes espaces de récréation tels qu’une cour plantée d’arbres et un préau.