Weissenburger et les Corbin : Les Magasins réunis
L’architecture vitrine du succès
Archiviste : Maëla VECELLIO
Lucien Weissenburger est d’abord commissionné par Antoine Corbin, père d’Eugène Corbin et créateur du bazar Saint-Nicolas en 1867. Celui-ci profite de l’annexion de 1870 et de l’arrivée de nombreux optants pour étendre son activité dans un contexte favorable au développement commercial. Son nouvel établissement, baptisé Maison des Magasins réunis, s’installe dès 1885 dans l’ilot Mazagran, puis s’agrandit avec l’acquisition des propriétés voisines.
Les bâtiments récupérés formant un ensemble architectural hétérogène, Antoine Corbin envisage une restructuration, portée par l’édification d’un nouvel immeuble par Lucien Weissenburger. En mettant en évidence la fonction commerciale du bâtiment par l’édification d’une grande halle vitrée dès 1894 (BH 59), et sa structure par une ossature métallique apparente, ce projet porte l’influence de Viollet-le-Duc et du rationalisme structurel : “En architecture, il y a [...] deux façons nécessaires d’être vrai. Il faut être vrai selon le programme, vrai selon les procédés de construction.” [1]
L’harmonisation du complexe commercial s’effectue par des grandes campagnes de travaux, poursuivies par Eugène Corbin après la mort de son père. Le succès est tel qu’à partir de 1908, les annonces publicitaires mettent en avant l’architecture de l’établissement en tant qu’argument commercial (2 F 402). Ainsi, les Magasins réunis marquent les prémices de la relation entre Eugène Corbin et Weissenburger, et incarnent le début de carrière de l’architecte empreint de l’Éclectisme, précédant sa production Art Nouveau et la fameuse Maison Corbin.
[1] Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, Entretiens sur l'architecture
, Paris, A. Morel, vol. 1, 1863-1872, p. 451. URL : gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8626642c/f489.item
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