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Offre culturelle

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La culture et le commerce du tabac

Une tradition nancéenne oubliée

Archiviste : Amandine Villefranche

— Plan des terrains affectés à la construction d’une manufacture impériale des tabacs - 1864 - AMN - 1 Fi 949

Durant l’Ancien Régime, la culture du tabac et son commerce se sont révélés être une source non négligeable de revenus pour les caisses royales et ducales. La législation régissant ce secteur d’activité a par conséquent souvent fluctué au gré des aléas politiques et financiers.

Après des débuts difficiles en Lorraine dans les premières décennies du XVIIe siècle et son interdiction, le tabac fut introduit par l’occupation française du duché en 1670 : les usages ayant cours dans le royaume de France s’exportèrent, il devint un article de consommation imposable et une ferme royale fut créée. Cette exploitation lucrative fut conservée quand le duché retrouva son indépendance en 1698. Et pour cause!

En un peu plus de vingt ans, les bénéfices engendrés par la production et la vente du tabac passèrent de 12 000 à 286 222 livres. Une législation avantageuse fut alors mise en place et des manufactures furent créées (Nancy, Neufchâteau).

La tabaculture lorraine connut par la suite des années difficiles en raison du rattachement du duché à la France, puis une période plus faste durant la Révolution où la production et le commerce furent ouverts aux particuliers. La filière vécut un tournant avec la création du monopole des tabacs par le gouvernement en 1810 qui interdit la culture du tabac et acta la fermeture de la manufacture nancéenne. L’impact fut considérable plus de 400 personnes perdirent leur travail. Il faudra attendre les années 1860 pour que la production reprenne avec la construction d’une nouvelle manufacture par Prosper Morey, architecte de la Ville, dans le voisinage immédiat de la gare. Cela ne fut rendu possible que par l’acquisition de plusieurs parcelles privées par la commune et quelques expropriations ; cette nouvelle implantation nécessita l’ouverture de trois rues (rues Baron Louis, Désilles et Michel Ney, 1 Fi 949 - 1 Fi 950).

Avec la modernisation des techniques de production, l’édifice devint inadapté et sera abandonné en 1968 au profit de locaux plus spacieux.

— Plan du rez-de-chaussée de la manufacture Impériale des Tabacs de Nancy - 1936 - AMN - 1 Fi 950

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