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Offre culturelle

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La Place de la Carrière

Coeur de la Vieille-Ville

Archiviste : Sébastien Rembert

— Détail des fortifications modernes de la Vieille- Ville de Nancy, où figurent la place de la Carrière et les bastions d’Haussonville et de Vaudémont, [ca 1610] - AMN - 1 Fi 1490
— Ordonnance de police - règlement de la Foire Saint-Georges, 2 avril 1773 - AMN - HH 27

Dès 1550, les travaux de modernisation des fortifications de la ville permettent de créer la « rue Neuve », grand espace rectiligne fermé, au sud, par les bastions de Vaudémont et d’Haussonville ; au nord, par le
Palais ducal (1 Fi 1490). Si les aristocrates de la cour y construisent des hôtels particuliers, la place devient un lieu de vie populaire où “se font les ioustes et tournois, combats de autres ieux de récréation” [1]. Plus belle place de la ville, la Carrière accueille feux de joies, fêtes et spectacles offerts au peuple. Elle sert également d’écrin à la Foire de la Saint- Georges, chaque année, entre 1719 et 1773 (HH 27), puis au XIXe siècle, jusqu’en 1859. À l’orée du XXIe siècle, la place retrouve cette dimension « événementielle », en accueillant le salon annuel du Livre sur la Place, créé en 1979.

Les grands projets du XVIIIe siècle vont donner à la place son lustre actuel : l’architecte Boffrand élève l’hôtel de Beauvau-Craon (1715) et le Nouveau Louvre, palais dont la façade majestueuse doit donner sur la place, mais le projet périclite. C’est à la mise en oeuvre du grand projet urbanistique confié par le duc Stanislas à Emmanuel Héré, que la Carrière est complétement remaniée : construction de l’Arc Héré (1752-1755), du Palais du Gouvernement, fermant la place au nord par une colonnade en forme d’hémicycle (1751-1753), édification de la Bourse des Marchands (1752) et des hôtels Héré et de Morvillers... Pour assurer l’uniformité de la place, un arrêt du conseil des Finances de 1754 enjoint aux propriétaires des habitations bordant la place de reconstruire leurs façades conformément au plan d’élévation établi par Héré (BB 27). Ces travaux de restauration sont financés, à grands frais, par Stanislas en 1755-1756. Plantée de tilleuls (1751), la place est ceinte par un muret orné de fontaines finement sculptées et une grille de Jean Lamour (1759). Ces réalisations sont protégées au titre des monuments historiques depuis les années 1920 ; les places de la Carrière, d’Alliance et Stanislas sont quant à elles classées au patrimoine mondial de l’Unesco en décembre 1983.


[1] [La carrière de Nancy]. – Eau-forte de Jacques Callot [début du XVIIe siècle]. – Musée des Beaux-Arts de Nancy. Numéro d’inventaire : 40.1.487.

— Copie de l’ordonnance, 5 avril 1754 - AMN - BB 27

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