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Offre culturelle

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Et la lumière fut !

Une entreprise motrice d’innovation industrielle

Archivistes : Coline Brignon et Maëla Vecellio

— Extrait du traité de concession de distribution et de la fourniture de l’énergie électrique entre la Ville de Nancy et la Compagnie générale d’électricité - 1899 - AMN - 1 O 967
— Devis pour l’installation de l’éclairage électrique Place Stanislas - 1908 - AMN - 1 O 968

Nancy est une des premières villes de France à se doter de l’électricité. Dès la fin des années 1880, une première centrale électrique s’implante dans le centre-ville. Néanmoins, celle-ci est victime de sa localisation, qui ne permet pas son expansion, et ferme en 1889. La Compagnie générale d’électricité, créée à Paris le 31 mai 1898, reprend alors les rênes de l’entreprise après sa liquidation. L’année suivante, son directeur, Pierre Azaria, entreprend la construction d’une nouvelle usine. Cette implantation marque le développement du réseau électrique à Nancy. Dès la fin des travaux, l’entreprise signe un traité de concession de distribution et de fourniture avec la Ville de Nancy (1 O 967 traité). Celui-ci concerne principalement les bâtiments publics (art. 10), les rues et places de la ville (art. 11). En effet, dans une optique de modernisation de l’éclairage public, la Ville confie de plus en plus de marchés à la Compagnie générale d’électricité. Entre 1905 et 1909, la municipalité valide plusieurs devis pour remplacer l’éclairage au gaz par l’électricité dans les rues principales, comme les rues Saint-Jean et Saint-Dizier dès 1906, puis pour l’éclairage du Parc Sainte-Marie en 1907. En 1908, vient le tour des rues Lafayette et d’Amerval et des places Des-Dames et de Saint-Epvre notamment. Cette substitution se traduit par un changement du matériel et des travaux de canalisation nécessaires à la distribution de l’électricité, dont témoigne ce projet de candélabre pour les places citées précédemment (1 O 968). La Place Stanislas n’échappe pas à cette modernisation. En effet, un devis est établi dès 1908 pour « l’installation de 38 lampes à arc à l’intérieur des lanternes existantes ».

— Projet de candélabre Place Lafayette, place des Dames et place Saint-Epvre - 1907 - AMN - 1 O 968

Toutefois, ce traité de 1899 concerne aussi les particuliers : « Dans les rues canalisées, la compagnie concessionnaire sera tenue de fournir l’électricité à toute personne qui demandera à contracter un abonnement (art. 7) ». C’est à cette époque que se dessine la distribution électrique que l’on connait aujourd’hui : souscription à un abonnement, livraison via un compteur etc… L’usage de l’électricité ne s’arrête pas à l’éclairage public. Utilisée comme force motrice, elle révolutionne également le secteur industriel. Dès 1889, l’idée de créer une usine de construction de matériel électrique émerge dans les milieux intellectuel et artistique nancéiens. Ainsi, le 4 juin 1898 nait la Compagnie générale électrique, portée par des actionnaires locaux tels que les industriels lorrains Francin, Dyckhoff, Betting et Fruhinsholz, les architectes Félicien César, Émile André, Charles Schuler et Henri Gutton, et les entrepreneurs de travaux publics Auguste Bichaton et Jean-Baptiste France-Lanord. Les premiers moteurs de la Compagnie sont construits dans un atelier provisoire dépendant de l’usine textile d’Alphonse Francin. Puis, l’entreprise s’implante rue Oberlin dans un vaste complexe immobilier construit entre 1898 et 1899 (BH 59 - Hall de montage).

En 1909, l’Exposition internationale de l’Est permet à la Compagnie de mettre en avant son savoir-faire et ses machines aux applications diverses. À la pointe de l’innovation, elle y présente par exemple un appareil fonctionnant sur courants alternatifs permettant d’obtenir de l’eau chaude par la manoeuvre d’un simple robinet, et des autotransformateurs pour l’alimentation sur le réseau ordinaire de certaines lampes permettant une économie notable dans l’éclairage. Elle propose également des moteurs destinés à la compagnie des tramways suburbains de Nancy, des modèles de treuil ou encore des pompes centrifuges pour mines (BH 59 - Moteur). À cette occasion, elle reçoit un Grand prix « pour son matériel électrique de toute nature, ventilateurs, pompes, turbines à vapeur ».

— Vue intérieure d’un hall de montage de la Compagnie générale électrique de Nancy - 1909 - AMN - BH 59 - p. 343
— Groupe moteur générateur de 400 kilowatts 500 tours présenté par la Compagnie générale électrique à l'Exposition internationale de l'Est de la France - 1909 - AMN - BH 59 - p. 345

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